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Le Tour au Pays basque ? « Il faudra qu’on y revienne »

CYCLISME. Quelques jours avant que France 3 Euskal Herri ne révèle que Saint-Pée-sur-Nivelle se positionnait pour recevoir une étape du Tour 2018, Jean-Jacques Lasserre nous rappelait son envie de voir la Grande Boucle passer de nouveau au Pays basque. Avant d’accueillir une nouvelle fois le Tour de France, le président du Conseil Départemental et sénateur des Pyrénées-Atlantiques déroulera le tapis à la Vuelta, demain.

cultureSPORT Jean-Jacques Lasserre

cultureSPORT : La Vuelta effectuera un crochet dans les Pyrénées-Atlantiques. Est-ce une fierté de recevoir la troisième plus grande course cycliste au monde dans votre département ?

Jean-Jacques Lasserre : Nous sommes très heureux et enchantés pour différentes raisons. Notre département est très attaché à la pratique du vélo mais aussi au Tour de France, bien évidemment. Nous investissons beaucoup en vélo-route et nous sommes également très attentifs aux relations avec la Navarre. On a des contacts, on signe des conventions avec eux. On travaille ensemble, ce sont deux pays frères. Le passage de la Vuelta sur notre territoire, une grande partie en Pays basque et une grande partie en Béarn, est pour nous quelque chose de fabuleux. Nous sommes très intéressés. Je vous l’assure, si le temps est de la partie, et il le sera sûrement, ça va sans doute être la plus belle étape de ce Tour d’Espagne. C’est ce que les organisateurs considèrent. Ils prononcent le mot d’étape reine. Pour nous, c’est un bonheur immense parce que cela renforcera les relations que nous avons avec les Navarrais et leur gouvernement. Ca va être une belle étape. Vous avez vu le profil quand même ? Il y aura quand même La Pierre Saint-Martin, Marie-Blanque… C’est quelque chose Marie-Blanque !

« Ce sont des investissements qui sont très intéressants »

cultureSPORT : C’est tout de même une sacrée publicité pour le département…

Jean-Jacques Lasserre : Déjà, l’an dernier, on a eu des retombées inimaginables après l’étape qui arrivait au sommet de La Pierre Saint-Martin. En plus de ça, elle a été l’étape décisive du Tour 2015. On a eu énormément de retombées, c’est pour cette raison que cette année nous avons investi pour le Tour de France et pour avoir cette étape de la Vuelta. Pour nous, vraiment, ce sont des investissements qui sont très intéressants.

cultureSPORT : Du coup, peut-on imaginer voir beaucoup plus d’étapes de la Vuelta passer par les Pyrénées-Atlantiques dans l’avenir ?

Jean-Jacques Lasserre : Si on réussit celle-ci, pourquoi pas ? Je pense que le territoire français va être intéressant pour les organisateurs de la Vuelta. On murmure déjà qu’il pourrait y avoir un point de départ ou d’arrivée depuis Nîmes, l’an prochain. Et c’est vrai que ça peut donner encore davantage de notoriété à la Vuelta, qui, au demeurant, à une belle notoriété. Qu’on le veuille ou pas, l’Espagne est un pays étonnant. C’est un pays très sportif. Regardez le nombre de champions qu’ils sortent dans toutes les disciplines. A commencer par les sports collectifs : en foot, en basket… L’Espagne gagnerait à poursuivre les passages de la Vuelta chez nous. En tout cas, on ferra tout pour que ça fonctionne en ce sens. C’est un challenge. Il faut que les organisateurs soient satisfaits de l’incursion chez nous. Il va falloir que nous soyons prêts en ce qui concerne les routes, l’accueil… Mais on va s’y employer.

cultureSPORT Jean-Jacques Lasserre et Romain Sicard
Le président du Conseil Départemental 64 aux côtés de Romain Sicard, actuellement engagé sur la Vuelta (32e du général)
cultureSPORT : Le Tour de France n’est plus passé au Pays basque depuis l’édition 2006 et le départ d’étape jugé depuis Cambo-les-Bains. Pire, il faut remonter à la Grande Boucle du Centenaire, en 2003, pour retrouver trace d’une ville arrivée (Bayonne)…

Jean-Jacques Lasserre : (il coupe) Il faudra qu’on y revienne.

cultureSPORT : Oui, mais pensez-vous que c’est réellement possible ?

Jean-Jacques Lasserre : Mais bien sûr que c’est possible ! Il y avait eu une étape magnifique en 2003, entre Pau et Bayonne, gagnée par Hamilton, après s’être détaché en montant la Pierre Saint-Martin. On avait trouvé ça un peu étonnant d’ailleurs, avec une clavicule cassée. Mais je pense qu’un jour, le Tour repassera au Pays basque. J’en discute beaucoup avec les organisateurs de la Grande Boucle. Nous entretenons une relation de confiance avec eux. Peut-être avaient-ils, je dis ça avec prudence, une image un peu fausse du Pays basque français au point de vue de la sécurité ? C’est peut-être pour cette raison qu’ils étaient hésitants. Ceci dit, nous avons également eu un départ d’étape de Cambo-les-Bains, où il y avait eu quelques petits incidents mineurs. Véritablement, je crois que la situation que nous connaissons maintenant est de nature à estomper, à annihiler toutes les craintes. Nous y travaillons. J’aimerais bien qu’un jour ça passe en Pays basque, chez nous. J’en ai déjà parlé à Monsieur Prudhomme (directeur du Tour de France, ndlr). Ce serait le gage du succès pour les organisateurs. Imaginons une étape avec un bout de côte et un peu de Pays basque intérieur… Ca serait que du bonheur. La situation évolue positivement au Pays basque français mais aussi du côté espagnol. Désormais, je crois que les bases existent pour les craintes qui étaient formulées disparaissent réellement.

Propos recueillis par Nicolas Gréno (@nicolasgrenon.greno@culturesport.net) à Urdax (Navarre), le vendredi 17 juin 2016
Crédits photos : page Facebook officielle du Conseil Départemental des Pyrénées-Atlantiques

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