RÉTRO 2016. Équitation. Après avoir abordé le retour à la réalité dans la première partie, nous avons questionné Astier Nicolas sur cinq autres thèmes : Michael Jung, l’Angleterre, Paris 2024, la modernisation de l’équitation et sa médiatisation.
Partie 1 : « Les Jeux de Tokyo sont encore loin »

Michael Jung
Astier Nicolas : “C’est sûr que c’est un mec qui tire la discipline vers le haut. Tous les matins, tout le monde se lève pour le battre. C’est quand même celui qui domine le plus, il faut être honnête. Mais petit à petit, on commence à s’en rapprocher. On est tous assez excités à l’idée de le battre, parce que ça se produire (NDLR : Maxime Livio a réalisé cet exploit lors des 4 étoiles de Pau). Ca m’est d’ailleurs déjà arrivé l’an dernier. On essaie de lui faire perdre sa suprématie. J’adore ce genre de duel.”
L’Angleterre
Astier Nicolas : “Mon séjour anglais m’a certainement aidé, il m’a apporté des plus. Maintenant, je ne sais pas si c’est tout est dû à l’Angleterre. J’ai quand même évolué sur le meilleur circuit de complet au monde. Je crois qu’on peut le dire comme ça. En termes d’équitation, c’était très bien là-bas. Cependant, je pense qu’il était temps de rentrer en France afin de continuer à évoluer dans ma carrière. Il y a de quoi travailler ici, il n’y a qu’à voir les champions qu’on a.”

Paris 2024
Versailles, un magnifique écrin
Astier Nicolas : “J’ai vu des montages fictifs du stade équestre : il serait absolument canon. En plus, Versailles est vraiment aux portes de Paris. On pourrait donc avoir pas mal de spectateurs et mettre ainsi un bon coup de projecteur sur la discipline. Personnellement, j’aimerais beaucoup y monter. Faire les Jeux en France est un rêve. On ne pourrait pas demander mieux. Bien évidemment, je m’oriente vers Tokyo mais je m’oriente aussi vers Versailles en 2024. En plus, mes chevaux qui pourraient aller au Japon, pourraient également être présents à Versailles. Ca sera encore bon, on ne sait jamais.”

Au soutien
Astier Nicolas : “On a fait des regroupements avec mes coéquipiers. Nous nous sommes rendus une fois à Paris. Lors des Jeux de Rio, au Club France, ils nous avaient demandé de passer au stand Paris 2024 pour soutenir la candidature. On a bossé là-dessus. On a fait des photos, des vidéos, des témoignages de soutien. On y tient tous vraiment, ce n’est pas qu’un devoir. On veut que ça arrive.”
Mis en lumière tous les quatre ans
Astier Nicolas : “Il faut lancer un travail d’ordre général pour changer une image du cheval qui est trop élitiste. La discipline qui est la plus mise en avant, c’est le saut d’obstacles. Comme elle est souvent associée à des marques de luxe, il y a un côté “élites” qui en ressort. Comme ce sport se pratique parfois sur des pistes indoor, qui plus est dans Paris, ils font venir la jet-set. Bon, j’exagère peut-être un petit peu, mais c’est un peu ce style-là, un peu branché. Nous, en revanche, on est en extérieur. C’est plus campagne, bonne camaraderie. Ca reste du sport de haut niveau, mais l’état d’esprit est différent. Il n’y a qu’à voir : il y a plus de spectateurs sur un cross que sur un saut d’obstacles et ce quel que soit le niveau. Ca plaît plus, c’est plus populaire, tout simplement. Après, il y a peut-être un truc qui pourrait nous aider : quitter ces habits de lumière (rires). Un chapeau, une veste et une cravate… On n’est pas trop pour. Mais bon, on fait avec…”
Moderniser l’équitation
Astier Nicolas : “Les gens sont modernes, le sport s’est modernisé… Il reste encore quelques éléments témoins qui rappellent un certain traditionalisme. C’est un détail, mais un détail qui trahi quelque chose. Heureusement, l’équitation commence à se moderniser. Un nouveau circuit, l’Event Rider Masters, a été récemment créé. Les épreuves sont plus courtes et condensées sur deux jours. C’est une grosse compétition où s’affrontent les quarante meilleurs mondiaux. Il y a aussi pas mal d’argent à gagner. Les organisateurs ont déjà réussi à vendre des droits télés. Ca marche pas mal.”
La médiatisation
Astier Nicolas : “L’Equipe papier est passé faire un portrait. La chaîne L’Equipe (NDLR : qui a diffusé quelques minutes des 4 étoiles de Pau) est également venu nous voir plusieurs fois. Canal+ aussi nous a suivis à la maison. Canal assure une grande visibilité, c’est une très bonne chose pour notre sport. Avec eux, j’ai tourné plusieurs reportages : un premier sur tous les médaillés, un deuxième sur mon retour à la réalité après Rio et un Intérieur Sport (NDLR : diffusé le 17 novembre dernier).”
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Propos recueillis par Nicolas Gréno (@nicolasgreno – n.greno@culturesport.net), le vendredi 14 octobre 2016 au Domaine de Sers, à Pau (Pyrénées-Atlantiques).
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