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Jean-Luc Arassus : « Lorsque j’ai appris que le surf était olympique, j’ai sauté de joie »

Une semaine après que les Mondiaux se sont refermés, Jean-Luc Arassus est revenu sur l'arrivée de sa discipline au sein du programme olympique.

SURF. Championnats du monde ISA. Une semaine après que les Mondiaux se sont refermés, Jean-Luc Arassus est revenu, pour cultureSPORT, sur l’arrivée de sa discipline au sein du programme olympique. Le président de la Fédération Française de surf, depuis 2005, se projette désormais sur les Jeux de Tokyo.

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Jean-Luc Arassus. Crédit : Guillaume Arrieta/Fédération Française de surf.

Le gratin du monde olympique s’est réuni à Biarritz, la semaine dernière. Comme la cité basque pourrait bien accueillir les épreuves de surf en 2024, Yu Zaiqing (vice-président du CIO), Kit McConnell (directeur des sports du CIO) ou bien encore Kirsty Coventry (membre du comité d’évaluation pour les Jeux 2024 et vice-présidente de l’ISA) sont venus observer et constater la qualité des infrastructures. Du côté Français, Denis Masseglia et Tony Estanguet ont tenu eux aussi à faire le déplacement afin de rencontrer Jean-Luc Arassus et Fernando Aguerre (présidents des fédérations française et mondiale de surf) pour marquer, encore un peu plus, leur soutien à la candidature parisienne.


cultureSPORT : C’était important que Tony Estanguet vienne voir les installations de ces championnats du monde…

Jean-Luc Arassus : C’est très important, en effet. Si on a organisé ces Mondiaux, c’était aussi pour se positionner en vue de la candidature de Paris aux Jeux de 2024. Avec Tony, nous nous sommes déjà croisés plusieurs fois. Il est plus qu’emblématique dans ce combat pour gagner l’obtention de ces JO. C’est un amateur de glisse, il aime le surf. Ce Mondial nous a permis de passer un moment convivial. Tony a notamment pu rencontrer le président de la Fédération Internationale (Fernando Aguerre, NDLR) avec lequel nous avons pu avancer, expliquer et échanger sur le fond.

cultureSPORT : La venue à Biarritz du co-président de la candidature Paris 2024 est importante pour la ville. La cité basque est-elle favorite pour accueillir les épreuves de surf, sachant qu’Hossegor et Lacanau sont également en lice ?

Jean-Luc Arassus : Tony Estanguet est avant tout venu ici, à Biarritz, pour les championnats du monde. Après, je pense qu’il vient souvent ici (sourire). Comme il habite dans le coin, il se promène un peu sur les différents spots. A l’instar de Raphaël Ibanez (présent au moment de l’interview dans l’espace VIP, NDLR), Tony surfe partout. Sa venue au Pays Basque est une marque de soutien à l’organisation et je l’en remercie.

cultureSPORT : Vous portez le polo de l’équipe de France olympique. Comment avez-vous réagi lorsque le CIO a annoncé sur le surf allait (enfin) entrer dans le giron olympique ?

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Crédit : Nicolas Gréno/cultureSPORT

Jean-Luc Arassus : J’ai sauté de joie ! C’était vraiment un moment de satisfaction énorme. Même si on est un peu loin de toutes ces décisions, on a quand même essayé d’œuvrer auprès de toutes les autres disciplines et du CNOSF (Denis Masseglia est venu remettre les récompenses le dernier jour, NDLR). Cela fait plaisir parce que nos athlètes ont une vie difficile. Il y a beaucoup d’engagement. En plus, notre discipline est présente au niveau économique puisqu’on sécurise le littoral. On fait en sorte que les touristes soient satisfaits de leur séjour. Au niveau sportif, c’est un peu le Graal, c’est la plus grande des reconnaissances. Je suis ravi.

“Nous n’avons rien à envier aux autres sports”

Jean-Luc Arassus

cultureSPORT : Pour le moment, le surf n’a signé qu’un « bail » de quatre ans avec le CIO. Votre sport n’est donc pas encore assuré de figurer au programme pour 2024…

Jean-Luc Arassus : Sincèrement, il sera difficile de sortir le surf pour 2024. Maintenant, il faut que l’on fasse nos preuves à Tokyo, en 2020. Il faut que ce soit une belle compétition. Une compétition consistante, avec les meilleurs mondiaux. Certes, il y a toujours un risque de ne pas y retourner l’olympiade suivante, mais il faut partir du principe que le CIO s’adaptera peut-être beaucoup plus aux pratiques de l’endroit où l’on va aller. Avec le baseball et le karaté, les organisateurs japonais ont démontré qu’ils souhaitaient des activités identitaires et emblématiques au niveau de leur pays. Je pense que ça pourrait devenir la règle, qu’il y aura de moins en moins d’activités ancrées pour des décennies et des décennies. Le CIO a envie qu’il y ait un engouement local. Si on veut jouer sur cette corde-là, il sera nécessaire d’avoir des disciplines qui soient portées par la population et par la culture locale. Je suis ravi que le surf puisse arriver à Tokyo, qu’il puisse figurer dans le programme et qu’on puisse démontrer que nous n’avons rien à envier aux autres sports.

cultureSPORT : A l’instar du golf l’an passé à Rio, est-ce qu’il n’y a pas une petite crainte de ne pas voir les meilleurs mondiaux à Tokyo, dans trois ans ?

Jean-Luc Arassus : Je pense que l’Australie, le Brésil ou les Etats-Unis ont une vraie culture du pays, du maillot, de la sélection nationale. Et puis si ce sont de vrais professionnels, quand on évolue devant des milliards de spectateurs, ça pèse un peu…

cultureSPORT : N’êtes-vous pas un peu déçu de ne pas avoir pu compter sur la présence des surfeurs du tour pro à l’occasion de ces premiers Mondiaux de l’ère olympique ?

Jean-Luc Arassus : On en a… Nous, en tout cas, on a fait ce qu’il fallait. L’équipe de France est la meilleure que l’on puisse avoir (Jérémy Flores, Joan Duru, Johanne Defay et Pauline Ado sont actuellement pensionnaires du CT, NDLR). Je ne sais pas comment les autres fédérations se sont organisées et ont réagi, mais il était important de bien commencer cette olympiade, ici, à Biarritz. Il va falloir se préparer et constituer un groupe pour aller à Tokyo. C’est un travail d’équipe et de longue haleine. Mais avant, il va falloir soigner notre classement ISA (par rapport aux quotas olympiques, NDLR).

La Grande Plage de Biarritz, le mythique spot

Après avoir accueilli les championnats de France en 2015 et 2016, la cité biarrote, berceau du surf dans l’hexagone, a donc abrité ces Mondiaux ISA. « Ici, c’est quand même un spot difficile où la lecture des vagues est très importante, analyse Jean-Luc Arassus.  Il peut y avoir des surprises. Si on prend une mauvaise option… Il faut donc être très professionnel dans l’approche. »

Propos recueillis par Nicolas Gréno (@nicolasgrenon.greno@culturesport.net), le dimanche 21 mai 2017 à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques).

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