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Peyo Muscarditz : “J’espère que cette année ne sera que la confirmation du titre”

Six mois après la victoire finale en Pro D2, durant laquelle le trois-quarts centre bayonnais a vécu des émotions inédites, l’Aviron affronte son voisin palois, dans son antre de Jean-Dauger. Depuis son retour en Top 14, Bayonne ne cesse d’étonner et de grimper au classement. Troisièmes à l’orée de la neuvième journée, les Basques joueront même la “petite” coupe d’Europe dès la semaine prochaine.

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cultureSPORT : Avant d’aborder la remontée en Top 14, revenons une dernière fois sur le titre décroché en Pro D2. Le scénario a été fou jusqu’au bout, avec cette pénalité passée à la toute dernière seconde de la saison…

Peyo Muscarditz : Cette finale m’a procuré des émotions que je n’avais jamais connu auparavant. Sauf peut-être lorsque j’ai été sacré champions de France en cadets. Mais c’est vrai que ça fait un peu loin maintenant… On retient plutôt les souvenirs les plus proches. Celui-là était particulièrement envoûtant. Après l’explosion de joie, une multitude de sentiments se sont mélangés. C’est une fierté d’avoir pu gagner ce titre avec pas mal d’amis de ma génération.

Crédit photo : Jules Laveau

cultureSPORT : Tu es très attaché à l’Aviron et à son Histoire. Décrocher le premier titre de champion de France depuis 1943 est-il un symbole fort ?

Peyo Muscarditz : Carrément… Honnêtement, nous ne nous étions pas vraiment renseignés sur la date du dernier titre. Une fois lancés dans les phases finales, nous voulions aller au bout. Nous sommes des compétiteurs. Certes c’est une immense fierté d’avoir décroché cette victoire avec l’Aviron, mais ce n’est pas une fin en soi. J’espère que cette année ne sera qu’une confirmation du titre de l’an passé.

cultureSPORT : Le fait de devoir passer par les barrages, c’était un mal pour un bien selon toi ?

Peyo Muscarditz : Comme je n’ai joué qu’un seul match dans ces phases finales, je ne suis pas si bien placé pour en parler. Face à Brive, c’est sûr que les jambes ont dû tirer. Mais bon, en finale, on se sublime forcément, on donne le maximum. Comparé à un match normal, je pense qu’on ressent beaucoup moins la fatigue. À mon avis, ce barrage nous a permis de rester dans le jus, d’enchaîner, de lancer une dynamique. En plus, nous nous étions créé de l’espoir en perdant de peu à Brive, lors de l’ultime match de phase régulière. Ce qui est sûr, c’est que nous n’étions pas trop dans le calcul.

Crédit photo : Jules Laveau

cultureSPORT : Après huit journées de championnat, quelles différences as-tu décelées entre la Pro D2 et le Top 14 ?

Peyo Muscarditz : Les chocs sont beaucoup plus puissants, plus nets. Soit tu y es, soit tu es à côté de tes pompes. Pour un petit gabarit comme moi, il faut être à 100%, sinon c’est compliqué. Les rucks sont beaucoup plus propres qu’en Pro D2, où c’était vraiment la guerre sur chaque phase de jeu. En Top 14, tout est plus fluide, plus rapide. Cela oblige les joueurs, quel que soit le poste, à jouer les ballons rapidement. On sait très bien que si on tarde trop, les défenses finissent par prendre le dessus sur l’attaque. Pour nous, cela serait impossible de pouvoir avancer et marquer.

cultureSPORT : À ce stade de l’année, quelle est la plus belle victoire que vous ayez décrochée ?

Peyo Muscarditz : Je dirai le Racing, à l’extérieur (NDLR : succès 17-24 lors de la première journée). Nous partions dans l’inconnu, avec la crainte d’aller en prendre cinquante ou soixante. On ne savait pas où on allait. Tout le monde nous disait : “faites en sorte de ne pas vivre la même saison que Perpignan ou que Bayonne il y a trois-quatre ans”. Nous ne voulions pas être ridicules ou passer pour des peintres. Je pense que nous sommes restés dans la continuité de l’an passé. Nous devions également écrire une nouvelle page afin de poursuivre notre bonhomme de chemin.

Je suis encore un jeune joueur, j’ai encore des choses à prouver. J’ai envie de me sentir complètement au niveau.

Peyo Muscarditz

cultureSPORT : Cette entame a-t-elle conditionné la suite de votre saison ? Vous êtes-vous lâchés davantage après avoir vu que vous étiez capables de battre de grosses écuries ?

Peyo Muscarditz : On ne va pas dire que nous nous sommes appuyés uniquement sur ce match mais il nous a permis de gonfler notre confiance et d’assumer pleinement notre jeu. Forcément, ce n’est que mieux pour la suite du championnat. On se pose beaucoup moins de questions.

cultureSPORT : Le choc basco-béarnais face à Pau et le début imminent de la Challenge Cup se profilent à l’horizon. Comment abordes-tu les prochaines échéances ?

Peyo Muscarditz : Pas mal de rencontres vont s’enchaîner. Franchement, pour le moment, je suis plutôt focalisé sur le match à venir contre Pau que de pouvoir jouer la Coupe d’Europe. En plus, c’est aux coachs et au staff de se soucier de la gestion du groupe. Tout ce que je veux, c’est pouvoir postuler, être apte chaque week-end, avec l’envie de me retrouver sur le terrain. Je suis encore un jeune joueur et j’ai encore des choses à prouver. J’ai envie de me sentir complètement au niveau.

Propos recueillis par Nicolas Gréno (@nicolasgreno), le mardi 5 novembre 2019. Crédit photo de la une : Jules Laveau.

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