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Manuel Ordas : “Même dans les films, on ne peut pas rêver d’une meilleure fin”

Vainqueur de la finale de Pro D2 sur le fil, en passant une pénalité à l’ultime seconde, l’Aviron Bayonnais s’est offert, en mai dernier, un premier titre de champion de France depuis 1943 et une remontée dans l’élite. L’ouvreur Manuel Ordas, qui a connu sa première titularisation en pro trois mois plus tôt, revient sur ce moment historique pour le club ciel et blanc.

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cultureSPORT : Toi qui as passé trois des sept pénalités de Bayonne, quels souvenirs gardes-tu de cette finale de manière générale ?

Manuel Ordas : C’est un très beau souvenir. À 100 kilomètres de chez nous, nous étions presque à la maison. Un paquet de supporters avait fait le déplacement. Du coup, on se sentait un peu à domicile et cela nous a vraiment aidés pour aller chercher cette victoire, ce titre. Nous avons réussi à faire tout ce qu’on avait produit toute l’année : nous avions une grosse défense et un groupe soudé.

Crédit photo : Pablo Ordas

cultureSPORT : D’avoir gagné à la dernière seconde, cela rend la victoire plus éclatante, plus forte ?

Manuel Ordas : Même dans les films on ne peut pas rêver d’une meilleure fin… La fête était d’autant plus belle de gagner de cette manière, sur la dernière action. À cinq minutes de la fin, on pensait tous que ça allait être très compliqué, voire même mort pour gagner. C’est vrai que lorsqu’il (NDLR : Martin Bustos Moyano) a mis cette pénalité, il y a eu une explosion de joie. Tout le monde s’est lâché. C’était magnifique.

cultureSPORT : Vous avez décroché le premier titre de champion de France de l’Aviron depuis 1943. Cela doit être une immense fierté d’entrer dans l’Histoire de ce club emblématique…

Manuel Ordas : Oui, c’est une immense fierté surtout que pour beaucoup d’entre nous c’était notre premier titre national en club. Cela va rester dans nos têtes un paquet de temps. Je pense qu’avec l’équipe que nous avions, c’est d’autant plus beau parce qu’il y avait un sacré mélange entre la jeunesse et l’expérience.

cultureSPORT : Justement, le fait que la jeunesse soit au pouvoir, cela récompense tout le travail de formation mené par l’Aviron depuis quelques saisons…

Manuel Ordas : Je suis arrivé ici en cadets. Cela prouve que l’Aviron a un très, très beau vivier. Il y a un paquet de joueurs qui aspirent à jouer en pro. On a du réservoir. De voir que nous pouvons avoir des résultats avec des joueurs issus du centre de formation, c’est quelque chose de très bon pour le rugby français et pour l’avenir de l’Aviron Bayonnais.

Crédit photo : Pablo Ordas

cultureSPORT : En terminant troisièmes de la phase régulière, vous avez dû passer par les barrages. Avec un match de plus dans les pattes que les Brivistes, l’autre finaliste, cela a-t-il eu un impact physiquement ? Cela vous a-t-il galvanisé ?

Manuel Ordas : Je pense qu’on a su bien récupérer pour enchaîner. Au contraire, ce match supplémentaire a été bénéfique parce qu’il nous a permis de garder le rythme. Quand on voit la demi-finale à Oyonnax, on a l’impression qu’ils ont explosé en fin de match. Peut-être que le fait d’avoir joué une semaine avant, nous a permis de garder le rythme et de pouvoir être à 100% pendant toute la rencontre. Je ne pense pas que ce soit un problème d’enchaîner les trois matchs.

On surfe encore sur cet enthousiasme et cette énergie qu’on a eue toute l’année dernière.

Manuel Ordas

cultureSPORT : Vous semblez continuer sur votre lancée en Top 14. Pensiez-vous être aussi performants après huit journées ?

Manuel Ordas : Personnellement, je ne pensais pas qu’on allait faire d’aussi bons résultats. Après on sait tous que nous étions en période de Coupe du Monde. On a essayé d’en profiter un maximum afin de prendre le plus de points possible. On surfe encore sur cet enthousiasme et cette énergie qu’on a eue toute l’année dernière. Nous sommes dans la continuité. Mis à part quelques arrivées, le groupe n’a pas trop bougé. On a un gros noyau qui est resté. Cela nous a permis de surprendre certaines équipes.

cultureSPORT : La Coupe du Monde vient de se terminer. Qu’en retiens-tu ?

Manuel Ordas : Je m’attendais à ce que ce soit l’Afrique du Sud, soit l’Angleterre ou soit la Nouvelle-Zélande qui gagne. Il y a eu Angleterre-Afrique du Sud en finale… Je pense que l’équipe de France a encore des progrès à faire pour se mesurer à ses équipes. Quand on voit la demie entre l’Angleterre et la Nouvelle-Zélande, on se dit que, physiquement, c’est vraiment un autre niveau : ça n’arrête pas de jouer, c’est vraiment hyper précis. Je pense que le rugby français a encore pas mal de travail à ce niveau-là.

Propos recueillis par Nicolas Gréno (@nicolasgreno), le mardi 5 novembre 2019.

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