En étant dans les 8 finalistes du championnat du monde, PAB a beaucoup fait parler de lui. Une surprise pour certains et une confirmation pour d’autres, comme son entraîneur Bruno Gajer. Ceux pour qui c’est une surprise, beaucoup ont misé sur le jeune homme. Sans doute les médias y ont trouvé un p’tit gars sympa, auquel on aurait bien confié la mission de faire un podium afin de remplacer la coqueluche de l’athlé français de ces dernières années, Christophe Lemaître. Sauf que, sur la ligne de départ d’un 800m tout le monde souhaite la même chose en franchissant la ligne d’arrivée et le podium n’était pas promis à PAB, loin de là. En l’absence de Rudisha, grandissime favori et recordman du monde, et celle de Yuri Borzakowski, champion d’Europe, certains ont cru que le gujanais faisait partie des favoris en oubliant qu’il n’avait « que » la cinquième performance mondiale de l’année. Il avait effectivement une chance de médaille, au même titre que tous les autres !
Le coup de barre de Solomon, le coup de grâce d’Amad

Placé au couloir 8, Pierre n’avait d’autre choix que de partir fort, surtout que l’éthiopien Mohammed Amad et l’américain Duane Solomon ont imprimé dès le début, un rythme soutenu, avec un temps de passage à 50’’28 au premier tour de piste pour l’américain. PAB est alors quatrième, et malgré une certaine crispation sur son visage (inhabituel dans ce championnat mais compréhensible), on commence à y croire. Le girondin tient jusqu’aux 550 mètres puis on sent la douleur peu à peu l’envahir. Ce fameux « mur » propre au 800m, qui inhibe les jambes et les bras, qui procure la plus grande des frustrations lorsque le corps est incapable d’accélérer et permet aux adversaires de passer devant. Ainsi Lewandoski, Symmonds, Osagie et enfin Aman lui passe devant à l’issue du dernier virage. On pense alors que Duane Solomon, premier après le dernier virage, va pouvoir remporter son premier championnat du monde. Le dernier 100m fut pourtant un calvaire pour le californien, qui finira juste devant notre français à la sixième place.
Au final, c’est Mohammed Amad, l’éthiopien de seulement 19 ans, qui fait une dernière ligne droite extraordinaire, et empoche la victoire en 1’43’’31. En gros, notre Bosse national a essayé, s’est même défoncé, il a souffert… Bref, il a appris ! La gestion physique d’une telle compétition, où l’on fait trois courses en quatre jours, ne s’apprend pas en dormant à côté du tartan, comme dirait l’autre.
Pierre-Ambroise Bosse confirme petit à petit les espérances que l’on plaçait en lui. Le protégé de Bruno Gajer, qui évolue dans le parc de Chante Cigale (1) à toutes les raisons d’espérer : des chronos qui descendent vite, la reconnaissance de ses pairs, et une tête bien vissée sur les épaules. Allez ! Encore un peu de travail pour que le chant de la cigale aie un air de marseillaise…
PAB sous le maillot de Gujan
(1) : le parc de Chante Cigale est le terrain d’entraînement des pensionnaires du club de Gujan-Mestras.
Article rédigé par Jean-Félix Pomier
Crédit photos : pages Facebook officielles de la Fédération Française d’Athlétisme et des Mondiaux de Moscou, Sud Ouest
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