Il fut pendant très longtemps le bras droit de Miguel Indurain, premier quintuple vainqueur consécutif dans l’Histoire du Tour de France. A l’occasion du contre-la-montre entre Bergerac et Périgueux, nous avons demandé à Francis Lafargue comment s’était déroulé le précédent en 1994, dans le sens inverse, remporté, bien évidemment, par l’Espagnol.
Flashback. Nous sommes donc en 1994, pendant «la grande époque de Miguel !», souligne notre consultant Francis Lafargue. Huit étapes sont déjà passées. Entre temps, quatre porteurs différents du Maillot Jaune se sont succédés : Chris Boardman (Gan) après le prologue, Johan Museeuw (GB-MG Technogym) après le contre-la-montre remporté par son équipe, Flavio Vanzella (GB-MG Technogym) et Sean Yates (Motorola) après des échappées menées à bien à Brighton et Rennes puis à nouveau Musseuw, au Futuroscope, qui a récupéré le paletot par le biais des bonifications.
A Lille, lors du prologue, Miguel Indurain n’a rien pu faire face au Britannique Boardman. Le triple lauréat de la Grande Boucle en titre s’est incliné pour quinze secondes. Il attendait certainement le deuxième chrono individuel pour faire la différence et prendre de l’avance sur ses principaux rivaux. Lors de cette neuvième étape entre Périgueux et Bergerac, soixante-quatre kilomètres étaient programmés (dix de moins que cette année). Le parcours était vallonné. Francis se souvient «d’une grosse journée de chaleur».
«Nous avions très chaud. En amont, nous avions très bien travaillé avec Miguel en compagnie d’un cameraman de France 2. Pendant que Miguel s’échauffait sur le parcours du chrono, une moto de France Télévisions était à ses côtés pour le filmer. Il avait donné son accord. Ce qui n’était pas évident parce qu’avec Armstrong et compagnie, ça n’aurait pas été pareil. Pierre Lepetit, le cameraman en question, a fait un travail d’enfer. Je ne me souviens plus très bien du reportage, mais pour l’époque, les images qu’il avait pu enregistrer à ce moment là étaient énormes. Il n’y avait pas les moyens techniques comme aujourd’hui avec la haute définition notamment. Il m’avait d’ailleurs remercié chaleureusement par la suite, ayant pu s’approcher au plus près de Miguel avant le départ.»
Au final, Miguel s’impose sans trop de surprise avec deux minutes d’avance sur Tony Rominger (Mapei-Clas), deuxième du Tour l’année précédente. Les deux Français de chez Castorama, Armand De Las Cuevas et Thierry Marie, troisième et quatrième, sont repoussés à 4’22” et 4’45”. Son bourreau lors du prologue, Chris Boardman, s’est classé à la cinquième place à plus de cinq minutes. «Miguel a gagné tellement de chronos que c’est devenu plus qu’une routine, une habitude…». Au classement général, les écarts sont sensiblement les mêmes. Comme en 1993 au Lac de Madine, Indurain s’est emparé du Maillot Jaune, après un exercice chronométré, et ne le lâchera plus jusqu’à Paris. Une performance qu’il rééditera un an plus tard, en Belgique cette fois, entre Huy et Seraing.
Crédit photos : DVD du Tour de France 1994 édité par France Télévisions distribution
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