Athlétisme

Simple comme courir (3/3)

ATHLÉTISME. Il entraîne une pépite de l’athlétisme français. Bénévole depuis 56 ans dans le club savoyard, Pierre Carraz, coach de Christophe Lemaitre, est tous les jours sur le bord de la piste. Au stade d’Aix-les-Bains, il reste le modeste Pierrot que tous les athlètes tutoient.

Partie 2 : La confiance avant tout


Faux départ dans l’enseignement

À l’armée, il rencontre la personne sans qui il n’aurait pas enseigné le sport. Cet ami le conseille. Il avait été refusé une première fois au concours pour être professeur à cause d’une malformation du dos. Pierre Carraz est dans le même cas. L’astuce de son camarade ? Envoyer un copain à sa place pour passer les radioscopies. Dans la salle de sport de l’hippodrome, l’entraîneur sourit : « C’est ce que j’ai fait immédiatement. Puis j’ai bossé au professorat avec Jacques Piasenta, le célèbre entraîneur d’athlétisme qui s’occupait de Marie-José Pérec [deux fois championne olympique et deux fois championne du monde sur 400 m, NDLR]. »

culturesport-pierre-carrazPlus jeune, son professeur de gym lui donne déjà le goût de l’athlétisme. Il commence le saut en hauteur en minime, il est bon. Il arrive quatrième au Championnat de France cadet. Mais la technique évolue, et le laisse sur le bord de la piste. Sans entraîneur, difficile de comprendre le rouleau ventral, nouvelle manière de passer la barre. Il s’essaye alors aux haies. Il arrive deuxième au Championnat de France junior. Toujours sans entraîneur. Il court avec Robert Bogey, son ami demi-fondeur. Une « connerie » pour un coureur de haies. « Il ne faut pas regretter, je me suis bien amusé », soutient Pierre Carraz.

C’est d’ailleurs en s’entraînant avec ses amis que lui vient le goût de transmettre. À Aix-les-Bains, il a encadré de nombreuses disciplines, « partout où il y avait besoin », précise-t-il. Lancers de javelot et de poids, sprint, sauts en hauteur et en longueur, saut à la perche, haies. Ce soir, dans la nuit, les sprinteurs ont commencé seuls leur entraînement. Pierrot rejoint ses athlètes sur la piste, sa doudoune bleue sur le dos. Si coacher entretient, cela ne réchauffe pas vraiment. Mais l’entraîneur, par sa volonté et sa forme, prouve que c’est un bon remède contre la vieillesse. Il le soutient, « coacher des gamins, ça vous botte les fesses. Ça évite de vieillir, d’être un vieux con trop tôt ».

Partie 1 : Pierrot, le coach bénévole

Maëva Gros (@_MaevaGros_) à Aix-les-Bains (Savoie).

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