Athlétisme

Simple comme courir (2/3)

ATHLÉTISME. Il entraîne une pépite de l’athlétisme français. Bénévole depuis 56 ans dans le club savoyard, Pierre Carraz, coach de Christophe Lemaitre, est tous les jours sur le bord de la piste. Au stade d’Aix-les-Bains, il reste le modeste Pierrot que tous les athlètes tutoient.

Partie 1 : Pierrot, le coach bénévole

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Crédit : Jean-Marie Lamboley/DDM.

La confiance avant tout

Le maître mot pour qu’un couple entraîneur-athlète fonctionne bien ? La confiance. L’homme qui a été entraîneur toute sa vie a élaboré sa propre théorie. Il vaut mieux travailler avec un mauvais entraîneur et croire en ce qu’il dit, qu’avec un bon entraîneur et ne pas adhérer à ce qu’il propose. Mais il s’empresse d’apporter une précision : le coach doit être compétent et ses athlètes doivent s’en rendre compte. Sinon, forcément, cela ne fonctionne pas. Simple comme courir. Enfin, comme cela a pu l’être selon Georges Prade, au début du XXe siècle. Ce journaliste sportif définissait le 100 m comme « l’aristocratie en mouvement ». Pierre Carraz le concède : jusqu’au milieu du XXe siècle, les coureurs du 100 m ne s’entraînaient presque pas, par rapport aux demi-fondeurs. « Courir le 100 m c’était facile. C’était vrai à cette époque. Maintenant les coureurs de 100 m s’entraînent comme les autres », détaille-t-il.

Ce soir-là, il attend les sprinteurs pour 18 h. Christophe vient d’arriver, il est en avance. Il échange quelques mots avec Pierrot, rapporte une douleur au mollet. « Tu t’échauffes bien, on va voir », lui préconise son entraîneur. Il le retrouvera plus tard sur la piste de l’hippodrome. En athlétisme, il existe une grande part d’autonomie et d’autogestion, qui plaît au septuagénaire. Il apprécie d’avoir « la crème » des sportifs et tacle le foot au passage. Il se questionne sur le rôle des éducateurs sportifs auprès des jeunes qu’ils encadrent. Pierre Carraz a été professeur de gym, comme on le disait quand il enseignait. Il se désole de l’état des cours de sport en collège et en lycée. « Les professeurs d’éducation physique et sportive ont sept ou huit options à balayer obligatoirement, donc on saupoudre et puis on ne fait rien », s’inquiète-t-il. Un brin « c’était mieux avant ». Pour l’entraîneur aixois, le problème ne se limite pas au sport. L’éducation, dans son acception la plus large, le préoccupe. Pour lui, c’est par là qu’il faut commencer. À l’école ou sur les stades, ou même grâce au service militaire. S’il a beaucoup critiqué l’armée dans sa jeunesse « parce qu’on est encadré par des abrutis », il lui loue quelques avantages : apprendre à respecter des règles simples, à vivre ensemble. Il y ajoute l’importance de la tolérance et de l’esprit critique.

Partie 3 : Faux départ dans l’enseignement

Maëva Gros (@_MaevaGros_) à Aix-les-Bains (Savoie).

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