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“Prouver qu’on peut revenir même après une grosse blessure”

Toutes trois handballeuses, Maitena Carricart, Margot Riem et Émilie Passicot se sont gravement blessées au genou. Une fois l’opération passée (pour les deux premières) et la rééducation commencée, comment se motiver pour revenir sur les parquets ? Les joueuses de Côte Basque Handball se confient.

Maitena Carricart

Blessée le 6 septembre, sur la toute fin de l’entraînement. “J’étais sur un tir en poste, toute seule. J’allais tirer en appuis mais mon genou a lâché d’un coup. Je me suis écroulée par terre en criant.”
Verdict : rupture du ligament croisé antérieur du genou.

Margot Riem

Blessée le 2 novembre, à l’entraînement, la veille du match contre Mont-de-Marsan. “J’étais en défense et face à un contre un. Mon genou n’a pas suivi. Je me rappelle plus exactement si mon genou s’est tordu ou si c’était en hyper extension mais peu importe, les ligaments étaient rompus.”

Émilie Passicot

Blessée le 14 décembre, lors du dernier match de championnat de N2 en 2019, à Mourenx. “C’est arrivé lors de ma première action offensive, lorsque je suis rentrée sur le terrain. C’est lors d’une chute après la prise d’intervalle que mon genou a subi le mouvement du tiroir postérieur. C’est au moment de replier en défense que j’ai ressenti une drôle de sensation. J’ai senti que quelque chose avait lâché dans mon genou puisque je sentais plus aucune stabilité sur la course.”
Verdict : rupture du ligament postérieur du genou.

Mentalement j’ai ressenti une injustice parce que c’était la troisième fois et je savais tout ce que ça impliquait.

Margot Riem

cultureSPORT : Qu’avez-vous ressenti mentalement sur le moment lorsque vous vous êtes blessées ?

Maitena Carricart : Sur le moment, je me suis effondrée. Dans ma tête, cette saison était foutue alors que j’avais de très bonne sensation. J’étais également blasée parce que mon seul moyen de me défouler allait m’être enlevé temporairement.

Maitena Carricart, en amical, en août. Crédit photo : Rémy Giraudon/Côte Basque Handball.

Margot Riem : Au moment où je me suis blessée, j’ai su directement que c’était les croisés. Mentalement j’ai ressenti une injustice parce que c’était la troisième fois et je savais tout ce que ça impliquait (opération, arrêt du hand, etc). J’appréhendais beaucoup et je me faisais le film de toutes les étapes qui allaient suivre. C’était compliqué mais j’avais mes super copines pour me remonter le moral !

Émilie Passicot : Je n’ai pas tout de suite compris ce qu’il se passait. Je n’ai pas eu de grosse douleur sur l’action. Je pensais que ce n’était rien de grave après le match. J’ai eu rendez-vous chez le médecin dès le lundi et le verdict est tombé. Quand il me l’a annoncé, je suis restée un peu sous le choc puisque à aucun moment je pensais m’être fait les croisés. Mais finalement, je n’ai pas trop réalisé étant donné que c’était ma première blessure. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre. 

J’ai espoir de finir la rééducation au plus vite pour espérer revenir d’ici la fin de la saison et connaître, qui sait, ma première montée !

Émilie Passicot

cultureSPORT : Comment se passe votre rééducation ?

Maitena Carricart : Très très bien ! J’arrive à rester patiente, je m’étonne moi-même. Mon corps réagit super bien et je progresse vraiment sans douleur.

Margot Riem : Je suis dans ma troisième semaine et je n’ai pas à me plaindre ! Ma rééducation se passe très bien tant au niveau de la marche, de la flexion ou encore de l’extension. Je commence à retrouver un semblant de muscle et c’est important moralement. Je suis vraiment contente car j’ai l’impression de récupérer plus rapidement que les fois précédentes.

Émilie Passicot : Ça avance petit à petit. J’ai la chance de ne pas m’être fait opérer puisque le croisé postérieur se “reforme” tout seul. Après une immobilisation complète pendant plus d’un mois et demi, j’en suis maintenant au stade de la remusculation. Il y a encore du travail car le muscle se résorbe très vite mais tout se passe bien ! 

Émilie Passicot face à Mourenx, en décembre 2019. Crédit photo : Rémy Giraudon/Côte Basque Handball.

cultureSPORT : A quoi vous raccrochez-vous pour revenir au plus vite ?

Maitena Carricart : J’ai vraiment besoin de pouvoir reprendre le sport à fond pour me défouler. En ce qui concerne le niveau handballistique, je suis sûrement très têtue mais je n’aime pas finir sur une prestation pareille. Je veux prouver qu’on peut revenir même après une grosse blessure. Et je compte revenir en pleine forme !

Émilie Passicot : C’est très frustrant d’assister aux matchs depuis les tribunes. J’ai espoir de finir la rééducation au plus vite pour espérer revenir sur les parquets d’ici la fin de la saison et connaître, qui sait, ma première montée !

Margot Riem (n°9). Crédit photo : Rémy Giraudon/Côte Basque Handball.

cultureSPORT : Que pensez-vous des prestations réalisées par vos coéquipières en ce moment ?

Maitena Carricart : Je suis super contente et vraiment fière d’elles. Pour le moment, les objectifs sont atteints. Cela montre que cette entente en vaut la peine. On va le prouver à tout le monde. Il me tarde de revenir afin d’y ajouter mon petit grain de sel et apporter peut-être quelque chose.

Margot Riem : Je ne suis pas réellement surprise. C’est un super groupe où chaque joueuse a des qualités individuelles. À côté de ça, le jeu collectif se met en place et permet aux filles de s’illustrer avec brio à chaque rencontre. Je n’ai pas pu assister aux derniers matchs, mais j’espère pouvoir assister au prochain et voir les copines s’amuser autour d’un ballon. À côté de ça, l’équipe reste humble et cherche toujours à se perfectionner. C’est un beau groupe qui est plaisant à regarder sur un terrain.

Émilie Passicot : Elles continuent de réaliser un très beau parcours, ce qui n’est pas forcément facile étant donné que ce sont les premières de la poule et qu’elles sont invaincues. Chaque week-end, les autres équipes sont dans un état d’esprit de les faire tomber. Elles occupent cette place avec grand mérite au vu du travail fourni. Je suis persuadée qu’elles géreront cette deuxième phase de la meilleure des manières afin d’atteindre les objectifs fixés en début de saison : la montée en Nationale 1. 


21% de l’effectif à l’infirmerie

En l’espace de six mois, Côte Basque Handball n’a pas été épargné par les blessures. Près de 20% de l’effectif de Nationale 2 (composé de dix-neuf joueuses) se retrouve actuellement à l’infirmerie. À l’instar de Maitena Carricart, Margot Riem et Émilie Passicot, Chloé Laborie ronge elle aussi son frein. La portière, qui s’est partiellement rompu un tendon au niveau des ischio-jambiers début 2020, devrait effectuer son retour mi-mars.

Chloé Laborie. Crédit photo : Rémy Giraudon/Côte Basque Handball.

Propos recueillis par Nicolas Gréno (@nicolasgreno). Crédit photo de la une : Rémy Giraudon/Côte Basque Handball.

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