Le pilote de l’année

C’est tout naturellement que Sebastian Vettel (Red Bull) est élu pilote de l’année. Jetons un œil à ses statistiques 2013: plus jeune quadruple champion du monde d’affilé, neuf victoires consécutives de Spa à Interlagos, du jamais-vu depuis Ascari en 1952-53 et treize victoires sur l’intégralité de la saison, comme Schumacher en 2004. Celui que l’on surnommait auparavant “Baby Schumi” se fait désormais un nom dans l’Histoire de la Formule 1. Son sourire et son comportement décontractés en dehors de la piste cachent un véritable tempérament de champion, en atteste sa manœuvre virile à Sepang sur son équipier Mark Webber (voir plus bas). Néanmoins, à l’instar de son idole d’enfance, le “Baron Rouge” Michael Schumacher, cette course aux records commence à lasser les passionnés : les sifflets se sont fait de plus en plus nombreux dans les tribunes. Pas rancunier pour autant, Vettel soigne ses victoires en offrant des donuts aux spectateurs, un geste que l’on devrait sans doute revoir la saison prochaine…
Le dépassement de l’année
Il faut avouer que nous avons été gâtés en 2013 en matière de spectacle ! Romain Grosjean (Lotus) nous a époustouflé avec son désormais célèbre dépassement (illégal) en Hongrie sur Massa (Ferrari) ; son équipier Kimi Räikkönen n’a pas démérité en doublant Hülkenberg (Sauber) par l’extérieur à Sainte-Dévote à Monaco. Mais le prochain équipier d’Alonso chez les Rouges a épaté les fans à Singapour en passant Maldonado (Williams) puis Button (McLaren) au même endroit ! N’oublions pas que le Finlandais souffrait du dos ce week-end là, de quoi rajouter une dose de respect à cette action !
Le scandale de l’année
Pirelli a joué un grand rôle pour sa troisième année d’implication officielle. En effet cette saison 2013 aura été marquée par le mot “délamination”. Dès le GP de Bahreïn, Felipe Massa (Ferrari) explosa son pneu ; même incident à Barcelone pour Jean-Eric Vergne (Toro Rosso). Ces explosions inopinées inquiétèrent les instances comme les équipes ; comment éviter de tels déchappages ? En arrivant à Silverstone, le manufacturier conseillait aux teams de ne pas user outre mesure leurs gommes. Malheureusement, en respectant l’esprit originel de la F1 (pas de gestion, le plus rapide gagne) pas moins de quatre pilotes furent victimes d’explosions soudaines à plus de 200 km/h. Cela se révéla particulièrement dangereux pour les pilotes situés derrière les monoplaces endommagées ; Räikkönen et Alonso (Ferrari) durent slalomer en une fraction de seconde pour éviter les débris !
Nous pensions que Pirelli avait pris les décisions nécessaires pour éviter une telle débâcle. Or, durant une séance d’essais à Bahreïn en décembre dernier, Nico Rosberg (Mercedes-AMG) éclata un pneu à 300km/h ! Certes, c’était le premier roulage des montures 2014, les ingénieurs ne pouvaient pas évidemment tout prévenir. Il n’empêche que Pirelli aura apporté une grande dose de spectacle artificiel en 2013, il serait préférable d’éviter de tels incidents cette année !
Le rookie de l’année
Thibault Larue, éminent spécialiste de la discipline pour le magazine Sport Auto (interview à retrouver ici) ne s’était pas trompé : Valtteri Bottas a bel et bien confirmé les attentes placées en lui, et même plus ! Il a dominé de la tête et des épaules son équipier Pastor Maldonado, pourtant réputé très véloce. Son troisième temps au Canada a époustouflé les observateurs, et assuré son poste chez Williams en 2014. L’écurie privée se doit toutefois de fournir un matériel digne de son palmarès si elle veut reconquérir les podiums avec Bottas et Felipe Massa !
Le pire GP de l’année
On vous avait prévenu lors de notre vidéo découverte (à revoir ici), le GP de Corée du Sud n’avait pas une réputation irréprochable. Cela s’est confirmé en octobre dernier : l’organisation a été passablement pitoyable. Entre autres fautes, les commissaires ne surent pas comment éteindre l’incendie de la RB8 de Webber, et les officiels prirent la décision d’introduire un 4X4 au nez des monoplaces lancées à 200km/h ! Des erreurs inacceptables qui n’ont pas été du goût de la F.I.A : la Corée du Sud ne figure plus au calendrier de la F1.
Le meilleur moment de l’année
Sans conteste, la passe d’armes entre les deux Red Bull en Malaisie a fait bondir le cœur des fans. Pourquoi ? Explication des faits.
Webber en ressortant des stands pour son dernier arrêt, préserve un mince avantage sur Vettel. Ce dernier ne l’entend pas de cette oreille et essaye par tous les moyens de le dépasser ; à l’intérieur, à l’extérieur, en sortie de virage, rien n’y fait ! Un tour plus tard, le vétéran australien tasse rudement le jeune allemand contre le muret de la ligne droite, une manœuvre à la limite de l’accrochage. Or, Vettel, au bénéfice d’une meilleure ré-accélération, passe en tête quelques courbes plus loin. C.Horner invective par la suite son protégé (“C’est stupide Seb”) et pour cause ! Vettel devait rester derrière Webber, la consigne d’équipe était claire : Multi 21, la voiture N°2 devant la N°1. Au passage sous le drapeau à damiers, Vettel venait d’asseoir son autorité dans le clan autrichien, en passant outre les ordres. Qu’importe, Webber ne pût lui résister lors des courses suivantes
En ce qui me concerne, j’ai réellement vibré durant ces deux tours, que de frissons ! Ces pilotes savent ce qu’ils font, la danger était présent mais au final, ce fût pour moi LE moment de l’année. Le moment qui vous fait ressentir de grandes émotions si vous êtes passionné de sports mécaniques, et ce fût le cas pour l’auteur de ces lignes.
Revivez la rivalité des taureaux rouges ici : https://vimeo.com/63455703
Crédits photos : GPUpdate
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