En 2012 et 2013, Peter Sagan est rentré, chez lui, du Tour avec deux beaux maillots verts. Le Slovaque est bien parti pour réaliser la passe de trois cette année. Et pourquoi pas doubler ce total et égaler le record d’Erik Zabel (six) ? Voire même dépasser l’Allemand ? Éléments de réponse.
1. Il est encore très jeune

Oui, on pourrait presque croire le contraire mais le leader de la formation Cannondale est bien âgé de vingt-quatre ans, seulement… Sagan peut donc, légitimement, viser une dizaine de participations supplémentaires dans la Grande Boucle dans les années à venir. Voire plus si affinité. Si on part du principe que c’est (quasiment) gagné pour cette année, avec un troisième maillot vert consécutif dans la besace (l’écart avec son dauphin atteint largement la centaine de points), l’avance d’Erik Zabel ne tiendrait plus qu’à trois petits “trikots”. Quatre tuniques vertes en dix ans, ça se tient. Surtout si le barème reste inchangé. Pour info, l’Allemand est monté pour la première fois sur le podium des Champs-Elysées, avec le titre de meilleur sprinteur, en 1996. Il avait 26 ans. A cet âge là, Sagan se rapprochera, peut être, du record établi par l’ancien coureur de la Deutsche Telekom.
2. Il passe (presque) partout
Nous avons tous pu le constater vendredi, Peter Sagan a passé l’ultime bosse au programme du jour, la côte de Boufflers, avec la plupart des favoris de cette cent-unième édition. Certains de ses concurrents au classement par points comme Marcel Kittel, Bryan Coquard ou André Greipel n’ont, eux, pas réussi à basculer en sa compagnie afin de disputer le sprint. Si le coureur Slovaque parvient à glaner des points en plus des arrivées massives, c’est bingo. Bon, c’est déjà un peu le cas depuis deux ans… Récapitulons. 1. Possédant une bonne pointe de vitesse, il peut rivaliser avec les meilleurs purs sprinteurs. Ses résultats acquis lors de la première semaine de Tour parlent pour lui : il s’est classé deux fois deuxième ainsi qu’une fois quatrième et cinquième. 2. Excellent puncheur, Peter fait “péter” ses adversaires même dans les petites côtes de quatrième catégorie, de surcroit placées très près des arrivées. 3. Malin, p’tit filou, le Cannondale n’hésite pas à se glisser, de temps à autre, dans des échappées au long court lors des étapes de montagne (Bellegarde-sur-Valserine et Foix en 2012, Mont Ventoux en 2013). Un peu comme Thor Hushovd en 2009. Aucune chance donc pour les purs sprinteurs de rivaliser… Et c’est pour cela que l’on pense que le record d’Erik Zabel va peut être être battu ou égalé dans les années qui arrivent. A moins qu’un coureur, du type Michal Kwiatkowski, Edvald Boasson Hagen ou Philippe Gilbert, ne parvienne à rivaliser avec Sagan.
3. Il est extrêmement régulier
Sept étapes en 2014, sept tops cinq. 100%, carton plein. Difficile de faire mieux. Les mauvaises langues diront peut être qu’il aurait pu faire sept tops trois ou claquer au moins une petite étape. Il n’empêche que cette performance lui octroie cent-treize points d’avance sur Bryan Coquard, son dauphin. Déjà. L’an passé, Peter avait réalisé l’exploit de se classer à neuf reprises dans les quatre premiers. En 2012, le ratio était quasiment le même : neuf fois dans les six premiers. Cette année, “Tourminator” est parti pour faire mieux.
4. Il aime les records
On dirait bien en effet… Peter Sagan est l’actuel recordman de victoires au Tour de Californie (onze dont quatre d’affilées en 2012). Bon, ça reste le Tour de Californie, mais parfois, on se demande si cette épreuve ne mérite pas le label World Tour. Ce record n’est donc pas à sous-estimer. Pour l’anecdote, il a remporté le classement par points cinq fois de suite. Sagan détient également le record de victoires consécutives au championnat de Slovaquie (quatre). En fin de saison, il sera peut être le coureur ayant remporté le plus de titres dans les classements par points. A ce jour, il s’est imposé dans ce challenge annexe lors de Tirreno-Adriatico, du Tour de Californie et du Tour de Suisse. Avant la Grande Boucle ?
5. Le vert lui va si bien
Il s’est habitué à cette couleur, nous aussi. Sur le Tour, il a déjà porté le maillot vert pendant quarante-deux jours, série en cours. Bon, vu le pécule cumulé lors de ces premières étapes, Peter risque fortement de dépasser la cinquantaine de jours en vert dans la Grande Boucle. Et puis bon, le vert, on ne va pas se mentir, ça doit arranger pas mal le sponsor de sa formation, Cannondale. Les maillots de la formation Américaine sont verts, donc bon…
Une chose est sûre. Désormais, avec Peter Sagan et ce nouveau barème instauré en 2011, on ne peut plus dire que le maillot vert est attribué au meilleur sprinteur. Il est décerné au coureur le plus régulier et surtout au plus complet.
0 comments on “Pourquoi Peter Sagan va battre Erik Zabel”