RIO 2016 DANS LE VISEUR. Pilote du tandem champion de France avec Damien Debeaupuits (qui souffre d’une déficience visuelle), Mickaël Dhinnin revient sur une première saison commue pleine de victoires et autres médailles. Le membre du Team Ose Paracycling avoue avoir les Jeux Paralympiques en ligne de mire. Il espère aussi que le handisport poursuive son développement.
Lundi prochain dans Culture handiSPORT : rencontre avec Henri Rébujent, qui a participé aux premiers Invictus Games.
Culture Sport : Quels sont les principaux points que vous retenez de votre saison ?
Mickaël Dhinnin : Avec Damien, nous connaissions notre potentiel à tous les deux, séparément, mais pas ensemble. La saison a été très bonne avec le titre de champion de France et la médaille d’argent aux championnats du monde aux Etats-Unis. Ça a été une année assez compliquée à gérer au niveau logistique et financier. Mais ça devrait s’arranger en 2015. Nous avons en effet eu des avals de la Fédération Française handisport mais aussi du ministère de la jeunesse et des sports. L’objectif est clair : c’est marquer le plus de points possibles afin de se qualifier pour les prochains Jeux Paralympiques, à Rio. Il faut savoir que ces points, on ne peut les marquer sur les deux prochaines années, essentiellement.
Culture Sport : Votre tandem est tout nouveau, du coup, avez-vous été surpris par la rapidité de ces bons résultats décrochés cette saison ?
Mickaël Dhinnin : Surpris, oui et non. Pour ma part, c’était ma quatrième année en tant que pilote et nous nous étions côtoyé pendant une année avec Damien. Je connaissais donc son potentiel. Un tandem, c’est un couple, du coup, il faut que les deux personnes s’entendent. La mayonnaise a bien pris dès le départ. De plus, nous avons l’avantage d’habiter l’un à côté de l’autre se qui fait que l’on peut s’entraîner correctement ensemble. Du coup, nous avons réussi à être coordonnés et synchronisés assez vite.
Culture Sport : Vous avez Rio 2016 en tête, est-ce que vous êtes confiants pour décrocher une place aux Jeux ?
Mickaël Dhinnin : Au jour d’aujourd’hui, de tous les tandems Français, nous sommes les premiers. Au niveau mondial, que ce soit sur les manches de coupe du monde ou lors des championnats du monde, en général nous terminons à la troisième place ou dans le top cinq. On sait que nous sommes un tandem international. Après ce qui va jouer, c’est le quota d’athlètes que l’on pourra amener à Rio.
Les gens commencent à comprendre que le handisport c’est aussi du sport de haut niveau.”
Culture Sport : Quels sont vos principaux concurrents au niveau international ?
Mickaël Dhinnin : Il y a de grosses nations comme la Pologne ou l’Italie. Viennent ensuite les Espagnols qui possèdent deux voire même trois tandems très forts. Avec Damien, nous sommes les seuls Français à pouvoir rivaliser avec tous ces pays !
Culture Sport : Comment voyez-vous l’avenir du paracyclisme et du handisport en France ?
Mickaël Dhinnin : L’engouement autour du paracyclisme, et plus généralement du handisport, commence à frétiller un petit peu. C’est vrai que tout le monde y met un peu du sien pour que tout cela avance. Ici, au niveau local, Urt Vélo 64 est une grosse structure. Au niveau de l’Aquitaine, moi qui est basé à Bordeaux, on commence à en parler un peu. Comme les Jeux Olympiques de Sochi, mais aussi de Londres, ont été retransmis à la télévision (sur le service public, ndlr), je pense que ça va prendre un peu d’ampleur. Les gens commencent à comprendre que le handisport c’est aussi du sport de haut niveau.
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Propos recueillis par Nicolas Gréno. Crédits photos : site officiel du Team Ose Paracycling.
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