C’est une troisième médaille d’argent que Jean-François Ladonne nous a présenté, la semaine dernière, lors de notre entretien. Une troisième breloque mondiale après les Mondiaux 2008 et les World Games 2009. Tout fraîchement revenu d’Argentine, Jeff est revenu sur ce championnat du monde réussi par les Bleus. Nous avons également abordé avec le capitaine Français la fin de saison avec les Artzak.
Le déroulé du Mondial
Neuvième l’an passé, l’objectif de l’équipe de France était de ramener au moins une médaille, mais sans forcément se mettre trop la pression. « Nous sommes sortis d’une poule très relevée avec trois grosses nations (victoires face à la Suisse et à la Lettonie, défaite face à la République Tchèque, ndlr). » Les Bleus ont pris leur revanche sur les Italiens en quarts (l’an passé, la France a été sortie des poules par leurs voisins : « notre qualification en quarts s’était jouée à un but près, mais cette année, ça nous a souri ») et mis dehors les favoris Américains, tenants du titre, en demies. Leurs dernières victoires face aux Transalpins et aux US remontaient respectivement à 2009 et 2010. En finale, les Frenchies du capitaine Ladonne ont de nouveau rencontré des Tchèques qui accumulent les finales (leur quatrième en cinq ans). « Beaucoup de Tchèques évoluent dans notre championnat hexagonal qui est devenu incontournable pour certains internationaux. »
La finale contre les Tchèques
« Avant le match, la pression ne s’est pas vue. L’idée était de performer et de ne pas regarder qui était en face. On a pris de la confiance au fur et à mesure de la compétition. La machine ne s’est pas enrayée et ce jusqu’à la finale. Durant la rencontre, nous les avons mis en danger, on a eu plus d’occasions qu’eux. Malgré l’égalisation à quelques minutes de la fin, nous avons continué à jouer, sans reculer. Hélas, le but en or nous a été fatal. Après être passés tout prêt, deux sentiments prédominaient. C’est décevant parce que nous étions vraiment proches et en plus les Tchèques ont gagné sur une pénalité litigieuse mais heureusement, de l’autre côté, il y a la satisfaction de la médaille. »
Triple médaillé d’argent
« C’est ma troisième médaille d’argent mondiale (sa deuxième aux Mondiaux après 2008 plus une médaille aux World Games en 2009). Au bout d’un moment tu veux toucher à un autre métal. Nous sommes un peu déçus, nous étions si proches de l’or qui manque à nos palmarès. Mais j’avoue ne pas cracher sur cette nouvelle breloque. Je suis heureux. En tant que capitaine, c’est une satisfaction. Nous ne sommes pas toujours en mesure de disputer une médaille. Habituellement, les nations que nous avons réussi à battre cette année étaient devant nous lors des précédentes éditions. En jouant tous les jours, nous n’avons pas le temps de réfléchir. C’est une fois rentré à la maison que tu te dis que tu es vice-champion du monde ! »
L’expérience, le capitanat
« Jeff » est un joueur d’expérience. Sans compter ses deux participations aux World Games (dont un capitanat), le Mondial à Rosario était son huitième, le troisième en tant que porteur du « brassard ». « Nous n’avions pas peur, on se disait que tout était possible. Ca reste une fierté de battre les meilleurs, ça faisait longtemps que nous n’avions pas inversé la tendance. Nous avions la pression tout au long du Mondial mais il faut savoir la gérer. Ca vient avec l’âge (rires). On a retrouvé une cohésion de groupe, on l’a ressenti. Certes nous avons un peu moins de talent que les plus grosses formations, mais nous sommes plus solidaires et c’est presque plus important. »
Le groupe et les stages
« Le groupe est sain, quelque chose s’est mis en place cette année. L’idée était de construire un groupe performant tout au long de l’année pour ne pas avoir de regrets lors des Mondiaux. Même si le fonctionnement n’a pas changé (quatre à cinq stages prévus entrecoupés par quelques matchs amicaux), nous nous sommes retrouvés à Caen avant le Mondial, chose que nous ne faisons pas tout le temps. C’est bien de se préparer en amont, ça a sacrément renforcé la cohésion de groupe. De plus, Bernard Seguy, le sélectionneur, a été rejoint par Geoffroy Tijou, le coach d’Angers, qui a amené sa pierre à l’édifice en complétant le jeu déjà mis en place. Avec lui, nous avons notamment travaillé le jeu devant la cage où nous avions quelques soucis. Nous nous sommes améliorés et ça nous a permis de faire la différence lors de la compétition. »
Les Artzak d’Anglet
En ce qui concerne la sélection, capitaine Ladonne n’a pas annoncé qu’il arrêtait. C’est pour cela qu’il cherche actuellement un club évoluant en Elite afin de jouer au haut niveau, pour travailler et garder sa place chez les Bleus, tout en passant son diplôme dans l’artisanat (menuiserie bois). « C’était ma dernière saison aux Artzak, c’était prévu afin que je puisse me réorienter dans l’artisanat. Anglet repartira en Nationale 2 (troisième échelon national, ndlr). Je me pose la question de partir, mais rien n’est encore fait. Durant les playoffs, nous avons perdu à Angers pendant les prolongations et ce après avoir mené au score (5-0). Cette fin de saison a été compliquée, à l’image de l’année écoulée. Mais pour un club Elite, nous avons réussi à terminer en quarts de finale. Je suis content de mon groupe, nous avons montré qu’Anglet était là jusqu’au bout. »
Propos recueillis par Nicolas Gréno. Merci à Jean-François Ladonne pour sa disponibilité. Interview réalisée le vendredi 26 juin 2015. Crédits photos : Nicolas Gréno, site officiel de la Fédération Internationale de roller hockey, Black Ghost.
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