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Côte Basque Handball : Laura Munos reste sur un goût d’inachevé

Après avoir uni les équipes fanions d’Anglet-Biarritz et de l’Aviron Bayonnais, l’entente Côte Basque Handball a rempli son principal objectif pour sa toute première année d’existence : celui de monter en Nationale 1 féminine. Motivées par la participation à une potentielle finale de N2 en Martinique et déterminées à remporter leurs vingt-deux matchs de championnat, les Labourdines ont vu leur dynamique être brusquement stoppé par la pandémie de Coronavirus. Même si le Covid-19 a précipité la fin de leur aventure, les joueuses de Mickaël Moreno se contentent de leur accession en élite amateur la saison prochaine.

Ces prochains jours, nous allons leur donner la parole. Aujourd’hui, interview de Laura Munos (arrière). La prochaine fois, ce sera au tour de Léa Iralde (ailière).


cultureSPORT : La Fédération Française de Handball a acté la fin des championnats amateurs il y a près de deux semaines. Au vu de la conjoncture actuelle, cela devenait inéluctable. Toutefois que penses-tu des aménagements pris par la FFHB (1) ?

Laura Munos : Je ne suis pas inquiète sur le fait de passer à une poule de quatorze. Je pense que les staffs vont devoir être encore plus appliqués sur la gestion de la fatigue de leurs joueuses. Avec ces quatre journées supplémentaires, il va falloir éviter les blessures afin d’être performantes sur toute une saison. Ils nous ont enlevé la coupe de France, dont les rencontres servaient pour « travailler », mais les matchs qu’on ne va plus jouer en coupe – à notre niveau, on passait un ou deux tours – se retrouveront dans le championnat. Il y a un certain équilibre au final. Maintenant, à voir ce que cela va donner en termes de calendrier.

C’est bizarre de vivre une montée de chez soi et non sur le terrain avec les copines.

Laura Munos

cultureSPORT : Cette montée en Nationale 1 te laisse-t-elle un goût amer ?

Laura Munos : Je ne dirais pas amer, parce que nous avons tout de même mérité cette montée, mais plutôt sur un goût d’inachevé. L’équipe s’est investie dès le début puis tout au long de cette saison. La plupart du temps, nous avions quatre entraînements par semaine. On y a donc mis beaucoup de temps et d’énergie. C’est dommage que cela s’arrête comme ça… J’aurais aimé vivre les six derniers matchs pour voir comment nous aurions relevé ce défi. Nous avions également la Martinique dans un petit coin de la tête. C’est très bizarre de se dire qu’on a joué notre ultime rencontre de championnat avec ce groupe sans le savoir et encore plus bizarre de vivre une montée de chez soi et non sur le terrain avec les copines.

Cette situation fait réfléchir. J’espère que ça va pouvoir nous faire évoluer et nous amener vers quelque chose de plus positif.

Laura Munos

cultureSPORT : On entre de plain-pied dans le deuxième mois de confinement. Comment le vis-tu, comment t’occupes-tu ?

Crédit photo : Rémy Giraudon/Côte Basque Handball.

Laura Munos : Je le vis très bien pour l’instant. Tous mes proches et amis vont bien et c’est l’essentiel. Mais cette situation fait réfléchir à notre mode de vie et à notre société actuelle. J’espère que ça va pouvoir nous faire évoluer et nous amener vers quelque chose de plus positif. Je suis en colocation avec deux super nanas et on ne s’ennuie pas. Bizarrement, nous passons notre temps véritablement collées les unes aux autres. On fait nos trucs solo mais toutes dans le salon alors qu’on a chacune notre chambre. En ce moment, j’écoute beaucoup de podcasts, je lis, je me suis mise à la médiation, je revois mes cours d’anatomie et j’essaye d’approfondir certains points. Je travaille également sur mes protocoles de massages (NDLR : elle s’est lancée à son compte). Après, on cuisine pas mal. On a essayé des cours de danse (rires). On se fait aussi des parties de Mario Kart sur la Wii, des jeux de société, des petites sessions de sport. Bref, on ne s’ennuie pas !

L’apéro est essentiel pour garder le moral !

Laura Munos

cultureSPORT : Quels rituels as-tu mis en place afin de garder un minimum la forme ?

Laura Munos : Aucun. Ah si l’apéro ! Essentiel pour garder le moral (rires). Au début du confinement, j’essayais de faire du sport tous les deux jours. Mais là, à l’heure actuelle, c’est vraiment quand la motivation est présente ou lorsque j’en ressens véritablement le besoin. Du coup, c’est minimum une fois dans la semaine. Mais je peux rester trois à quatre jours sans activité physique.

cultureSPORT : Le fait de te projeter sur la prochaine saison t’aide-t-il à rester motivée ?

Laura Munos : Je n’y arrive pas du tout. Je suis contente à l’idée de continuer la saison prochaine avec la majorité du groupe de cette année. Mais j’ai d’abord envie de retrouver les filles et de pouvoir fêter cette montée comme il se doit ! Cela nous permettra de véritablement clôturer cette saison. Et puis j’espère profiter à fond de mes amis et de ma famille cet été afin de revenir motivée sur les parquets.

En quelques mots…

Un avis global sur la saison ?

Laura Munos : C’est cool pour une première saison, l’équipe s’est construite petit à petit. Les résultats étaient présents et les objectifs atteints mais paradoxalement, ça n’a pas été ma meilleure saison en termes de plaisir niveau handball.

Le meilleur moment de la saison ?

Laura Munos : Je dirais l’après-match à Thuir. Nous avons été mises en difficulté durant la rencontre. Collectivement, on n’a pas été pas au top en première période. En plus, Emma (NDLR : Seddiki) avait pris un rouge direct. En seconde mi-temps, chacune faisait l’effort en plus pour la copine d’à côté. On a senti que quelque chose se produisait sur le terrain. Ce n’était pas le match de l’année mais nous nous sommes retrouvées à chanter devant les minibus juste après la réception. On aurait pu y passer la nuit je pense. Un moment comme on les aime.

Laura Munos après le derby face à Tardets. Crédit photo : Rémy Giraudon/Côte Basque Handball.

Le moment le plus difficile de la saison ?

Laura Munos : Les séances de physique. Elles ne sont pas très cool à faire sur le moment mais une fois terminées, on est contentes de les avoir faites. Cela nous sert par la suite sur le terrain !

L’ambiance dans l’équipe ?

Laura Munos : Elle a été bonne ! Malheureusement ce confinement nous empêche d’en profiter. On arrivait dans la période de la Foire au jambon et du Beer festival… Je pense qu’on va faire une grosse soirée dès qu’on va pouvoir se retrouver.

Ses statistiques 2019-2020

Matchs joués : 16/16
Buts : 44
Jets de 7m : 11
Tirs : 64
% de réussite : 68
Avertissements : 4
2 minutes : 4

(1) 14 équipes par poules l’an prochain, deux journées en plus donc plus de déplacements à prévoir, pas de Coupe de France.

Propos recueillis par Nicolas Gréno (@nicolasgreno). Crédit photo de la une : Rémy Giraudon/Côte Basque Handball.

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