A nouvelle année, nouveau Tournoi des VI nations. Le premier acte vient de se terminer et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il est bien parti. Enfin surtout pour la France qui a gagné un Crunch haletant face à des anglais pourtant dominateurs. A l’image de son centre Michèle Campagnaro, la Squadra a, quant à elle, bousculé les doubles tenants du titre gallois tandis que l’on a assisté à une victoire poussive de l’Irlande, bien aidée par la désorganisation écossaise. Les tops et les flops, c’est ici. C’est maintenant.
Les tops
Dominer n’est pas gagner
On est à la 77ème d’un Crunch qui semble acquis aux anglais. C’est alors que le stade de France, jusque là inquiet, chavire dans l’ivresse. Gaël Fickou, fraîchement rentré deux minutes plus tôt, vient de conclure une action de 80 mètres entre les perches, synonyme de victoire pour le XV de France (26-24). Les sourires sont sur toutes les têtes, qu’elles soient des spectateurs, des joueurs ou du staff. Enfin ! C’est la première fois sous le mandat de Philippe Saint-André que la France réussit à battre un grand de l’hémisphère Nord (Pays de Galles, Angleterre, Irlande). Surtout, les français commencent par une victoire leur année 2014, scellant définitivement, espérons-le, la spirale négative de 2013. Mais diable que ce fut dur ! Tout avait pourtant bien commencé. A peine trente secondes venaient de s’écouler que Yoann Huget côtoyait déjà l’en but adverse, après un jeu au pied contré de l’audacieux Jules Plisson (5-0, 1e). L’ailier toulousain remettait cela quinze minutes plus tard à l’aide, cette fois-ci, d’un rebond capricieux qui eut raison de deux sujets de sa majesté (13-3, 17e). Face aux vagues britanniques de plus en plus pressantes, les bleus résistent et on se dit alors que la France a le match entre les mains, d’autant plus que Doussain aggrave encore un peu plus la marque (16-3, 23e). C’était sans compter le réveil anglais qui coïncida avec la fatigue des bleus. Le XV de la Rose a littéralement dominé le second acte, infligeant un sévère 18-0 à des français anesthésiés… Jusqu’à cette relance où l’immense Nyanga transperce une fois de plus le rideau défensif anglais. Plisson arrive à éjecter rapidement le ballon qui finit par arriver dans les mains de Swarzewski – talonneur aux allures de trois-quart à ce moment précis – qui fixe les défenseurs anglais pour parfaitement lancer Fickou… Dominer n’est pas gagner. On ne s’en plaindra pas cette fois-ci.
Michèle Campagnaro ou la promesse italienne
Les hommes de PSA n’auront certainement pas moins à faire face l’équipe d’Italie, qui s’affirme d’année en année comme l’équipe trouble fête du Tournoi. Leur match contre les tenants du titre gallois peut en témoigner. Privé de plusieurs joueurs samedi, Jacques Brunel pouvait certes compter sur un pack pour le moins expérimenté. Mais derrière, le sélectionneur de la Nazionale a dû composer une ligne de trois-quart tout-à-fait expérimentale avec l’ouvreur de Perpignan Tommaso Allan, les ailiers Angelo Esposito et Leonardo Sato et le centre Michele Campagnaro (sept sélections à eux quatre). Et c’est ce dernier qui fût l’homme d’un match que la Squadra a souvent dominé. Malheureusement, la stérilité italienne n’avait d’égale que le réalisme gallois durant la première période (17-3). Campagnaro a d’abord redonné espoir à son équipe en marquant un essai rudement mené en contre juste après la mi-temps (17-8, 43e). Le match relancé, les italiens devenaient alors de plus en plus pressant et c’est encore de Campagnaro que la lumière fût. Le jeune centre italien giclait sur une longue passe du futur toulonnais Halfpenny pour traverser tout le terrain et aplatir entre les poteaux. Il remettait ainsi son équipe à cinq points des gallois (20-15, 69e) qui finiront tant bien que mal à sceller leur victoire grâce à la botte d’Halfpenny (23-15, 74e). L’Italie peut toutefois être fière, tout comme son jeune centre, de ce match qui augure des jours encore meilleurs.
Les flops
Un pays de Galles pour le moins réaliste
2014 peut faire entrer le XV du poireau dans l’histoire du Tournoi comme étant la première équipe à réaliser le triplé. Ce rendez-vous avec l’histoire commençait à domicile contre l’équipe d’Italie pour les doubles tenants du titre. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils ont connu quelques frayeurs. Les hommes de Warren Gatland ont été d’un réalisme glaçant notamment en première période. Dès la quatrième minute, Alex Cuthbert profitait ainsi de l’hésitation du jeune ailier italien Angelo Esposito près de sa ligne d’en but pour marquer le premier essai de la rencontre, transformé par Halfpenny (7-0, 4e). Le reste de la première mi-temps fût dominée par les italiens mais ce sont finalement ces diables de gallois qui, par l’intermédiaire de Scott Williams, enfonçaient le clou juste avant le retour aux vestiaires (17-3, 38e). Les gallois ne verront plus l’en-but adverse dans cette rencontre et le Millenium Stadium aura le temps de se faire des cheveux blancs en voyant les chevauchées de Campagnaro & Cie. Son arrière et buteur, Halfpenny, coupable sur le second essai, entérinera la victoire des siens en butant deux pénalités, dont une cruciale à six minutes du coup de sifflet final (23-15, 74e). Espérons pour les gallois que ce match leur servira de leçon pour la suite, eux qui se déplaceront en terre irlandaise la semaine prochaine. On est en droit d’attendre un peu plus du double tenant du titre. Un petit flop donc, mais un flop quand même.
La désorganisation écossaise
Le spectacle proposé à l’Aviva Stadium de Dublin n’a pas été aussi spectaculaire que l’on aurait pu l’espérer. Pourtant, l’Irlande, tout comme l’Ecosse, sont deux équipes réputées pour être joueuses. Même s’ils n’ont pas véritablement convaincu, les irlandais ont eu le mérite de finir leurs actions en étant pragmatiques. Tout le contraire du XV du chardon dont la désorganisation est en passe de devenir une marque de fabrique. Si les calédoniens étaient certes à l’extérieur, on les a vu parfois dominateurs, notamment en deuxième période, à l’image de leur omniprésent arrière Stuart Hogg. Mais ils ont encore pêché dans la finition (aucun essai) là où l’Irlande a marqué aux moments les plus opportuns. Les écossais ont d’abord rompu juste avant la fin de la première mi-temps à la suite d’un temps fort conclu par l’ailier Trimble (11-3, 38e), avant de voir le XV du trèfle enfoncer le clou dès le début de la seconde période grâce à Heaslip (18-6, 47e). Les calédoniens vont alors lancer la révolte mais sans grand succès, comme en première mi-temps, où ils se sont vus refuser un essai à juste titre. Ce manque d’efficacité sera même puni par Kearney qui mystifiera d’un crochet cinq défenseurs avant d’aller marquer (28-6, 71e). L’Ecosse s’incline donc logiquement face à une Irlande qui n’aura pas non plus séduit outre-mesure. Le spectacle n’étant pas au rendez-vous, c’est la sortie d’O’Driscoll qui a ravi Dublin. Le centre du XV du trèfle est devenu, avec 129 sélections à son actif, l’irlandais le plus capé de l’histoire. Une légende vivante.
Crédit photos : compte Facebook officiel du Tournoi des Six Nations
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