RÉTRO 2016. Équitation. La France, qui n’avait plus décroché la moindre médaille aux Jeux depuis 2004, en a glané trois d’un coup à Rio. Avec un Astier Nicolas, en figure de proue.

Un concours a suffi à faire basculer leurs vies. Présents sur le circuit mondial depuis déjà quelques saisons, les visages d’Astier Nicolas – et non pas Nicolas Astier – et de Karim-Florent Laghouag, restés jusqu’à présent dans l’ombre, nous sont subitement devenus familiers.
Il faut dire qu’en apportant à la délégation française sa première médaille d’or à Rio, le carré d’as (1) de l’équitation tricolore s’est sacrément fait remarquer. Les quatre cavaliers ont bénéficié d’une couverture médiatique à la hauteur de leur exploit. L’attente engendrée par le sevrage de titre olympique y était aussi pour quelque chose. Pendant quatre jours, les fans de sport piaffaient d’impatience. Ils n’attendaient qu’une chose : que la Marseillaise résonne dans la cité brésilienne.

Douze ans sans le moindre podium
Les passionnés de sport équestre se languissaient eux aussi. Ils ont dû patienter plus longtemps pour savourer une breloque. Plus d’une décennie. A Athènes, l’équipe de concours complet emmenée par Nicolas Touzaint (lire notre interview), réserviste cette année au sein du groupe France, s’était parée d’or. Douze ans plus tard, la relève a répondu présent à Rio.
A commencer par Astier Nicolas, donc. Comme Laghouag et le lieutenant-colonel Thibaut Vallette, le jeune cavalier de 27 ans a réussi un sans-faute en saut d’obstacles. Cependant, la performance du natif de Toulouse était héroïque. Nicolas était l’ultime français à s’élancer. La moindre erreur et les Bleus pouvaient faire une croix sur le podium. « Ce gamin est extraordinaire, s’exclamait de vive voix Virginie Couperie sur France 2 après le passage de Nicolas sur la piste. Il est incroyable parce que ce n’est pas sa discipline de prédilection. C’est incroyable ce qu’il a fait, il a des nerfs d’acier. » La consultante ne le savait pas encore, mais la France, qui était assurée du podium à ce moment-là, décrochera, quelques minutes plus tard, le plus beau des métaux suite aux défaillances néo-zélandaise et australienne.
Deux pour le prix d’une
Bronzé lors des championnats d’Europe 2015, le quatuor a fini par se dorer la pilule sur le podium carioca et ce pour sa première participation aux Jeux. Des quatre amis, seul Nicolas n’a pu se délecter du moment. C’est à peine s’il a eu le temps d’enfiler sa belle médaille d’or. Aligné au départ du concours individuel avec Piaf de B’Neville, sa monture depuis 2009, il a dû se contenter de l’argent, dominé par l’intouchable Michael Jung.
Propulsées sur le devant de la scène, les nouvelles stars de l’équitation française croulent depuis sous les sollicitations. Depuis nos deux interviews en octobre dernier, le rythme effréné s’est quelque peu atténué. Quoique… Astier Nicolas a fait un petit crochet par les Etoiles du Sport, il y a deux semaines.
Présents aux 4 étoiles de Pau
Malgré un emploi chargé, Laghouag et Nicolas ont pu se libérer afin de participer aux 4 étoiles de Pau. Tenant du titre, Nicolas, a dû se résoudre à lâcher son trône. “Seulement” dix-septième (62,2), il montait un autre cheval qu’à Rio (Molakai). Laghouag, qui a lui aussi changé d’étalon (Punch), est tout juste entré dans le top 10 (56,5).

Second à l’issue du cross, Maxime Livio a réalisé un sans-faute lors du concours de saut d’obstacles pour passer devant Michael Jung. Le Français, avec Qalao des mers (45,3), s’est payé le luxe de devancer les deux chevaux du champion olympique en individuel. Même avec deux montures classées, Fischertakinou (52,1) et Fischerrocana (52,2), l’Allemand a une nouvelle fois échoué à Pau.
(1) L’équitation amènera une deuxième médaille d’or à la délégation française. L’équipe composée de Roger-Yves Bost, Pénélope Leprevost, Philippe Rozier et Kevin Staut a été sacrée en saut d’obstacles.
Nicolas Gréno (@nicolasgreno – n.greno@culturesport.net)
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